Critique de Rocketeer

Par Fioutch, sa note : 4.0 / 5

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Maintenant que j’ai lu le comic, difficile de ne pas le comparer à l’adaptation, surtout à cause de Cliff Secord, qui a subi le plus de changements. C’est compréhensible, car le spectateur n’aurait sans doute pas réussi à s’attacher au caractère du personnage. J’ai moi-même eu du mal à le trouver sympathique. On est loin de l’image classique et un peu lisse qu’interprète l’acteur Billy Campbell. En réalité, il est jaloux, opportuniste et égoïste. Il a l’allure d’un anti-héros malchanceux, qui va être embourbé dans des situations rocambolesques, principalement à cause de sa petite amie Betty. Cette dernière est un vibrant hommage aux pin-ups et en particulier à l’icône Bettie Page, qui en est l’inspiration directe. D’ailleurs, on se rend vite compte que l’artiste est plus à l’aise avec les femmes qu’il immortalise sans jamais tomber dans l’excès.

Concernant le récit, la première partie se focalise sur la roquette, sujette à toutes les convoitises, que ce soit par le FBI, les nazis ou Cliff, qui va finir par l’utiliser pour aider son pays. Néanmoins, il retourne rapidement dans ses travers dès la seconde moitié de l’ouvrage, où il part retrouver Betty à New York. A partir de là, l’ambiance se rapproche d’une aventure d’espionnage, où le scénariste en profite pour aborder le passé de son héros dans le milieu du cirque suite à une série de meurtres frappant ses anciens collègues. On découvre alors que tout est lié à une tragédie mettant en avant Lothar, la fameuse brute, dont j’avais trouvé l’utilisation dans le film grotesque. Ici, il a une vraie profondeur, ce qui le rend plus attachant d’une certaine façon que Cliff, qui a finalement tout pour être heureux sans en être satisfait.

Pour terminer, quelques mots sur les fabuleux dessins de Dave Stevens. Plus haut, je disais qu’il sublimait les femmes, mais en vérité, chaque page est magnifique. C’est un subtil mélange entre le réalisme et le dessin animé, notamment avec l’utilisation d’expressions qui m’ont fait penser aux Tex Avery. A noter qu’il a été aidé par d’autres dessinateurs tels qu’Art Adams ou Geoff Darrow. Ses planches ont aussi été recolorisées par Laura Martin, qui leur a donné une nouvelle jeunesse. On a ainsi l’ impression de ne pas se trouver face à une ancienne bande dessinée. Cependant, le coup de crayon de Dave Stevens en reste la cause principale, car il est hors du temps et qu’il parvient encore à fasciner aujourd’hui.

Vous l’aurez sans doute compris, Rocketeer est une réussite, même si j’avoue avoir une légère préférence pour l’adaptation cinématographique à cause des diverses références que j’y ai trouvé. Malgré tout, je ne regrette nullement d’avoir enfin pu découvrir le comic-book, surtout avec l’excellent travail artistique de Dave Stevens, dont la Betty continuera de marquer de nombreuses générations de lecteurs.

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Rocketeer

Paru le 24 Août 2011 chez DELCOURT (Editeur)

Note globale : 4.0 / 5

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