« Tintin au Congo ». Les amateurs de bandes-dessinées savent que derrière ce titre culte se cache un dilemme éthique et artistique que la communauté des lecteurs se pose depuis des années…
Premier album couleurs de la légendaire série d’Hergé, « Tintin au Congo », publié en 1931, a en effet été lourdement influencé, dans son propos, par la mentalité coloniale, voire clairement raciste, de son époque. Les Congolais y sont notamment dépeints comme paresseux et d’une intelligence limitée.
Si ce discours, lors de la publication initiale de l’album, semblait tout à fait acceptable, ce n’est bien sûr plus le cas depuis des années, et l’épineux problème de savoir quoi faire de cette aventure du reporter belge revient fréquemment sur le devant de la scène. Entre document historique rendant compte de la mentalité d’une époque, élément majeur de l’histoire de la bande-dessinée, ouvrage purement raciste ou ombre au tableau d’une carrière de première les aventures de Tintin sont traduites ont carrément fait l’impasse sur ce premier album…

Si l’affaire est connue des amateurs depuis des années, elle a cependant pris une tournure nouvelle, et peut-être historique, vendredi dernier à Bruxelles. En effet, c’est ce jour-là que s’est ouvert le premier procès civil intenté à l’ouvrage. Monsieur Bienvenu Mbutu Mondondo, le plaignant, demande la fin de la publication de cet album, qu’il juge raciste et dégradant.
Les enjeux d’un tel procès sont nombreux, tant sur le plan économique (l’album étant encore vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires par an) que sur le plan juridique, puisque le résultat d’un tel procès pourrait avoir valoir de jurisprudence à l’avenir. On suivra
donc avec intérêt le déroulement de ce nouveau chapitre ajouté au dossier «*Tintin au Congo*»… Chapitre qui pourrait bien, cette fois, être le dernier.

Source :http://fr.euronews.net/2011/09/30/debut-du-proces-civil-dans-l-affaire-tintin-au-congo/

Crédit photo : Reuters