La nouvelle a été annoncée mercredi : Manolosanctis cesse ses activités d’éditeur. Retournons sur le parcours atypique de cette structure, et essayons de voir ce qu’elle nous réserve pour l’avenir.
Lancé en 2009, le site internet Manolosanctis a été l’un des premières éditeurs communautaires. N’importe quel auteur peut en effet y proposer ses œuvres, achevées ou non, et les partager à plus d’une dizaines de milliers de membres. Et c’est cette communauté, composée de lecteurs comme des auteurs eux-mêmes, qui choisissait de plébisciter ou non telle ou telle œuvre afin qu’elle soit mise en avant sur le site. Dès la première année de son existence, Manolosanctis a également étendu son activité à la publication d’albums papiers, proposant en 2009 quatre titres parmi les plus populaires du site. Ces premiers albums sont arrivés en librairie, et ont confirmé le nouveau statut du site communautaire, qui devenait alors éditeur à part entière. Aujourd’hui, plus de deux ans après, c’est une trentaine d’albums, souvent d’auteurs débutants, que Manolosanctis a sorti en librairie, dont la série « Oklahoma Boy », de Thomas Gilbert.
Cependant, cette activité d’éditeur va s’arrêter très prochainement, après deux dernières publications prévues pour novembre prochain (les albums « Super Rabbit » et « Qocha »).
Le site l’a en effet annoncé officiellement : « éditer des livres est un métier à plein temps qui nécessite énormément de ressources humaines et financières, et qui, malgré nos meilleurs efforts, s’est malheureusement avéré non rentable pour l’entreprise.
Cette partie de l’activité, ancrée dans le marché traditionnel et ne s’adressant qu’à une petite partie des auteurs de notre communauté - de par la nécessité de créer une ligne éditoriale cohérente-, nous a également éloigné de notre volonté initiale : faire bouger le monde de l’édition grâce aux nouveaux outils qui s’offrent à nous. C’est pourquoi nous avons du nous résoudre à ne plus publier de nouveautés en tant qu’éditeur. »
Cependant, Manolosanctis ne cesse ni son site, ni ses projets, puisque dans le même communiqué, il est annoncé que l’équipe réfléchit actuellement à la mise en place d’un système d’autoédition qui permettra à n’importe qui de pouvoir mettre en vente, sous forme matérielle ou virtuelle, ses bandes-dessinées. Le système est certes bien moins original que le précédent, mais il a le mérite d’offrir à Manolosanctis un avenir possible. C’est tout ce qu’on leur souhaite.
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