C'est en parcourant la toile que je suis tombé sur un blog mentionnant un livre paru aux Etats-Unis et traitant de la place des super-héros dans la société et dans la pensée. Cet auteur introduit ce livre en expliquant que les comics et autres BD mettant des super-héros au centre de leur histoire, ne sont pas des oeuvres pour enfants ou pour retardés. Au contraire, elles contiennent une force sémiologique, philosophique et phénomélogique. Malheureusement, ce livre, Superheroes and Philosophy: Truth, Justice and The Socratic Way, n'est pas publié en France mais le magazine philosophique Quebecois Médiane nous en fait une analyse rapide. Nous avons donc encore peu d'éléments sur le contenu du livre dans l'attente de le recevoir mais cela va nous permettre de participer à la réflexion. Nous allons donc réfléchir ensemble au sujet posé tout en y ajoutant nos propres idées sur la question.
<!--more-->
La principale question philosophique qui est posée, concerne la relation que possède l'humanité avec le progrès scientifique et l'augmentation des facultés naturelles de l'être humain. En effet, depuis toujours l'homme cherche à se surpasser dans ses capacités tant intellectuelles que physiques et son principal outil n'est d'autre que le progrès scientifique. Dans les comics, certains super-héros incarnent cette possibilité et donc prennent la mesure d'un tel changement et d'un tel pouvoir. On peu citer par exemple les Watchmen avec Dr Manhattan qui prendra conscience de son pouvoir immense et qui quittera la Terre pour Mars afin de protéger l'humanité. C'est donc aussi toute une réflexion sur la nature humaine, sur son devenir et sur la difficile définition du progrés entre sauvegarde et destruction. L'exemple du nucléaire dans le cas Watchmen illustre parfaitement ce propos.
Pour aller plus loin, nous pouvons observer que dans les scénarii toujours très manichéens des comics avec le gentil et le méchant, il y a une véritable place pour la catharsis ; cette purgation des passions nécessaires à l'humanité selon Aristote. Cette catharsis présente dans le théâtre antique avait pour principal but d'inclure le spectateur dans l'histoire en le libérant de ses passions par l'intermédiaire de personnages incarnant chacun, une de ces passions fortes telles que le colère, l'amour, la haine ... La notion de catharsis existe toujours aujourd'hui dans sa version moderne via le cinéma, les jeux vidéos et la BD. Les super-héros naissent tous, pour la majorité, dans la souffrance et le traumatisme. Batman perd ses parents devant ses yeux, Spiderman son oncle après avoir perdu ses parents dans sa prime jeunesse et Superman est l'un des derniers de sa race en exil sur une planète qui n'est pas la sienne.
Dans cette souffrance, les super-héros s'engagent donc à protéger les innocents, à faire ce que personne n'a su faire pour eux-même. Le plus intéressant dans ces personnages, c'est qu'avec leurs masques, ce sont de vaillants guerriers mais une fois à découvert, dans la vie courante, ce sont généralement des hommes et femmes instables socialement ou du moins, des personnages qui peuvent être sujet aux moqueries de part des histoires d'amour sans dessous dessus et de par certaines difficultés d'insertion sociale. Exemple : Peter Parker et Clark Kent. De cette manière nos super-héros apparaissent commes des êtres humains aussi semblables que nous. Ce qui laissera toujours une part de rêve mais aussi d'espoir en envoyant un message simple : devenir un héro ne tient qu'à nous.
Aucun commentaire
Ajouter un commentaire