Chaque artiste cherche une muse. Pourtant, dans « Le Nécromanchien » de Matthias Arégui, cette muse a une allure inattendue.
La création artistique, avec ses mystères, peut parfois provenir des sources les plus inattendues. Dans « Le Nécromanchien », Matthias Arégui explore les relations compétitives entre deux artistes et l’inspiration qu’un simple animal peut apporter.
Un contraste saisissant entre deux artistes
Hans Dubonheur est un peintre épanoui. Depuis son élégant balcon, il contemple fièrement ses réalisations. Ses œuvres, centrées sur des chats, sont louées de tous. Dès lors, sa renommée ne cesse de croître. Toutefois, lorsqu’il tourne son regard vers la maison d’à côté, il y découvre une autre réalité. John Morose, son ancien compagnon d’école, vit dans l’ombre. Il semble s’y complaire.
Pourtant, ce n’est pas faute de talent. Il est plutôt victime d’une pénurie d’inspiration chronique. Tous les jours, il contemple une toile vierge, attendant qu’une idée se présente. Pourtant, la solution à son blocage pourrait être aussi simple qu’un compagnon à quatre pattes.
Le Nécromanchien : le rôle vital d’un chien dans la création
John a toujours manqué d’un élément catalyseur pour sa créativité. Cependant, le Nécromanchien pourrait bien être ce manquant. Contrairement aux chats ruses et capricieux de Hans, ce chien est fidèle et bienveillant. Et si c’était lui, la clef de l’épanouissement artistique de John ? Dans le livre, les animaux de compagnie ne sont pas seulement des êtres à aimer. Ils sont les révélateurs de notre âme, nos guides vers la vérité intérieure.
D’ailleurs, Arégui va plus loin. Il se moque gentiment des guides sur l’élevage des chiens. Mais derrière l’humour, une véritable réflexion est amorcée. Dans le monde de l’art, la distinction entre un chef-d’œuvre et un échec est parfois très fine. Et si cette différence était influencée par nos amis à poils ? Le Nécromanchien suggère exactement cela.
En outre, l’engagement d’un artiste est souvent débattu. Est-il intrinsèque ou influencé par l’extérieur ? Pour Arégui, la réponse est évidente. Il le clame, non pas par de longues tirades, mais par le joyeux aboiement d’un chien.