Critique de
Y’en aura pour tout le monde
Reiser & Coluche, les deux grands noms de l’humour populaire des années 80 réunis sur une même oeuvre. C’était irrévérencieux à l’époque, et ça le reste encore terriblement aujourd’hui à en voir le panel de « bouffons du roi » surfant sur les remous de la mode, convenus et consensuels (Kev Adams, Anne Roumanof, Timsit, Gad Elmaleh,etc). Leurs sales blagues étaient une délivrance pour le spectateur, jubilant de voir ce qu’il n’osait dire, exprimé avec un humour féroce et assumé.
Oui le dessin de Reiser est crade et moche (ce qui ne veut pas dire qu’il ne sait pas dessiner). Son but est de faire rire et faire passer des idées, non de susciter l’admiration poétique chez son lecteur.
Le tandem Coluche/Reiser fonctionne plutôt bien, les gags « bêtes et méchants » fonctionnent bien dans leur ensemble. Ce n’est pas le meilleur album de Reiser ; ça se lit très vite mais le plaisir est tout de même présent à la lecture. L’association des deux humoristes humanitaires se révèle au final non-décevante. De plus, en achetant le bouquin, vous ferez une bonne action puisque les droits d’auteurs et d’éditeur sont reversés aux « Restos du Cœur ».
Cavanna disait : « On revendique fièrement la bêtise et la méchanceté que tout le monde repousse. Tout le monde se veut intelligent et bon et tout le monde, allez-y, avec une connerie merveilleuse et une méchanceté infatigable. Dans ce cas, autant revendiquer la bêtise et la méchanceté. »