Maurice ROSY

Premier album chez Dupuis, en 1986

A travaillé avec WILL, Vittorio LEONARDO, TILLIEUX, Paul DELIèGE et André FRANQUIN

Scénariste

Né le 17 novembre 1927 à Fontaine l’évêque, Maurice Rosy va régner débonnairement pendant vingt ans sur le développement graphique des nouveaux venus au journal de SPIROU, avant de commencer une nouvelle et brillante carrière de graphiste et illustrateur à Paris, totalement en-dehors de la bande dessinée! L’éditeur Charles Dupuis l’engage en 1954 comme “donneur d’idées” et le charge rapidement de la responsabilité du bureau de dessin de l’entreprise. Rosy assumera ainsi une fonction assez vague de “directeur artistique” jusqu’en 1971, offrant généreusement ses conseils lorsqu’ils lui sont demandés, mais se refusant à imposer des règles rigides qui pourraient briser l’élan de ses solliciteurs. En parallèle, il fournit quelques scénarios à Franquin pour “Spirou et Fantasio” (“Le Dictateur et le champignon” en 1953 et “Les Pirates du silence” en 1955) et Jijé (“Yucca Ranch”, la seconde aventure de “Jerry Spring” ). Sa plus belle réussite dans ce domaine est la reprise du scénario de “Tif et Tondu” pour Will et la création de M. Choc, sorte de Fantômas de la BD à l’impact immédiat. De 1954 à 1969, il compose une vingtaine d’épisodes surprenants pour ces héros avant de passer le relais à Maurice Tillieux. Il dépanne aussi des auteurs complets en panne provisoire d’inspiration. C’est ainsi qu’il collabore aux deux récits où Guy Bara transpose en BD traditionnelle à dialogues son héros de strips muets, “Max l’Explorateur”. Il écrit en 1959 pour Roba le premier mini-récit mettant en scène ses personnages de “Boule et Bill”. Et il développe en série le chien policier “Attila” pour Derib, jeune Suisse effectuant ses premières armes chez Peyo. La création du mini-récit dans le journal va lui offrir un remarquable champ d’expérience. Dans ces productions au graphisme moins exigeant vu leur taille réduite, il va pouvoir lancer et former nombre de jeunes dessinateurs. Lui-même s’attache particulièrement à “Bobo”, le petit forçat râleur faisant les beaux jours de la prison d’Inzepocket et qu’il a créé en collaboration avec Pol Deliège. A la fin des années soixante, il le reprendra avec Maurice Kornblum, et le fera évoluer vers le burlesque muet et un dessin plus épuré, proche du cartoon, allant jusqu’à bâtir autour de lui dans les pages du journal un éphémère BOBO-MAGAZINE. Plongé dans le monde très classique de la bande dessinée narrative, Rosy n’a jamais cessé d’évoluer vers la recherche graphique pure, la simplification totale et libérée des astreintes du récit. On lui doit du reste les quelques planches d’une singulière BD quasiment extraterrestre, toute en formes géométriques et avec un texte d’une écriture volontairement hermétique, qui ouvrit le champ à une controverse de plusieurs années entre partisans et adversaires d’une telle audace. (L’Encyclopédie Planète de la BD s’est du reste rangée dans son camp en la publiant intégralement alors qu’elle omet des personnages aussi célèbres que “Mickey” ou “Donald”!). Il n’est donc guère étonnant qu’il se soit engagé dans une nouvelle carrière française au cours des années 70, devenant un dessinateur de presse et graphiste publicitaire particulièrement recherché, illustrant de nombreux livres pour Bayard, Nathan, Bordas, Hatier et les Presses de la Cité.

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