Critique de Jeanine (l'association)

Nous sommes en 2005. Ils ont 40 ans d'écarts ! Voici leur histoire ...

L'auteur, Matthias Picard, se met en scène dans ce récit à interviewer et à présenter ce portrait de femme, Jeanine. Une femme prostituée mais pas que !!

De discussion en discussion, d'anecdotes en anecdotes, de café en café, et après un certain recul de l'auteur, celui ci nous montre qu'avec de belles rencontres, on peut nourrir une belle histoire ...

Jeanine a connue une existence pour le moins turbulente :
Elle est née et a grandi en Algérie. Plutôt garçon manqué, elle n'était pas prédisposée vis-à-vis des hommes et se destinait à la compétition de natation. Notre héroïne a également exercé des activités professionnelles classiques, comme placeuse dans un cinéma ou vendeuse de confiseries sur la plage.
Après diverses épreuves, comme son acte héroïque dans les rues d’Alger lors de la manifestation du 26 mars 1962 ou son emprisonnement en Allemagne en mai 1968, Jeanine devient « Isa la Suédoise » à la suite d'une déception amoureuse.
Pour avoir, entre autre participé au mouvement des prostituées dans les années 70, Jeanine est la « plus grande prostituée de Strasbourg » de la plus vieille profession du monde !!

Un album “portrait” qui part à l’aventure d’une vie.
Un parcours mouvementé qui prend des allures de roadmovie.

Matthias Picard n'utilise pas de chronologie, ça va d'avant en arrière. Il y a des allers et retours en permanence. C'est retranscris suivant les souvenirs de Jeanine !

Le trait utilisé me fais penser à Baudoin, auteur maîtrisant l'art du portrait comme dans “Piero” ou “Viva la Vida”.

C'est sobre, dynamique dans le découpage, certes hachuré et un peu sombre mais fluide dans la narration avec un travail sur les ruptures existentielles.

Un récit captivant, emprunt d'humour et de tendresse, d'un destin à la fois banal et héroïque – écorché vif ! Une Jeanine embellie bien jolie !!