Critique de Calvin et Hobbes 21 : Je suis trop génial

Par Miss Nelson, sa note : 4.0 / 5

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Cela fait déjà dix ans au moins que Watterson a arrêté sa bande dessinée "Calvin et Hobbes". Les derniers albums traduits en français et édités par Hors Collection devaient sortir en France à raison d'un album par an avant 2005.

"Je suis trop génial !" est le 21e tome qui vient de sortir. On ne comprend guère comment procède Hors Collection pour effectuer la traduction française car si l'on y regarde de plus près, le titre original de cet album est "There's treasures anywhere" ce qui correspond au titre de l'album précédent, le 20e intitulé « Il y a des trésors partout ! ». Passons.

On retrouve donc Calvin et son ours en peluche devenant de chair et de griffes en sa seule présence. D'ailleurs, ce mystère est à nouveau abordé lorsque Calvin utilise son Polaroïd pour photographier Hobbes se jetant sur lui à son retour de l'école comme chaque soir lorsqu'il l'attend tapi dans le couloir d'entrée. Calvin veut encore prouver à ses parents qu'Hobbes est un véritable tigre mais c'est l'ours en peluche que l'on voit en l'air sur la photo. Reste à savoir comment Calvin a pu habilement envoyer en l'air Hobbes, prendre son appareil, viser juste et prendre ce cliché. Le mystère plane toujours sur la réalité du personnage d'Hobbes toujours abordé avec extrêmement d'humour et de doigté par l'auteur.

Pour le reste tout y est. Watterson par le biais de ses personnages aborde en vrac ses sujets de prédilection et fait passer ses messages : la neige est présente partout et encore, l'essentiel de l'album se déroulant l'hiver ; les aventures de Spiff le spationaute ou Calvin mué en tyrannosaure rappellent que le recours à l'imagination et les rêves nous empêche de rentrer dans une normalité trop facile ; le discours de militant écologique ; et une vision de la vie de couple et de famille plutôt grinçante, les parents regrettant d'avoir mis au monde leur fils, jeunes mais déjà usés par les frasques de ce dernier. Un coup de chapeau à la meilleure planche où Calvin, lors d'un exposé scolaire sur les méfaits de la surpopulation, reprend le discours des chasseurs inversé en racontant à ses camarades un univers idyllique : un monde où les animaux, frères d'Hobbes, armés de fusils de chasse abattent des hommes pour préserver l'équilibre depuis longtemps trop fragile de l'espèce humaine : « Tout le monde a compris que la population humaine avait doublé en deux générations pour atteindre presque six milliards. La réduction de la horde était devenue nécessaire pour éviter la famine ». Exposé qui, bien sûr, se soldera par une convocation des parents chez le directeur de l'école.

Posté par Miss Nelson en janvier 2002 sur "The Electric Grabuge" ici: http://web.me.com/miss.nelson/Grabuge/calvinethobbes.html

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