La semaine dernière, pour la sortie du troisième tome de la série « Des Dieux et des Hommes », BD Maniac a pu interroger son scénariste, Jean-Pierre Dionnet. Petit compte-rendu de cette rencontre avec une légende de la bande-dessinée.
Pour ceux d’entre vous qui ne connaîtraient pas ce nom, Jean-Pierre Dionnet est entre autres choses le fondateur en 1975 de la revue Métal Hurlant et des éditions Les Humanoïdes Associés. À ce titre, il a participé à révéler au grand public des auteurs tels que Corben, Margerin, *Moebius*… Par la suite, il se lancera avec tout autant de succès dans la distribution de films, principalement asiatiques, et fera connaître en France des réalisateurs aujourd’hui aussi célèbres que Kitano ou Tsui Hark.

Récemment revenu à ses premières amours, Dionnet a lancé l’an dernier une nouvelle bande-dessinée, éditée chez Dargaud. Intitulée « Des Dieux et des Hommes », celle-ci raconte, sur plus d’un siècle, l’histoire d’une poignée d’êtres humains qui, en 1929, sont devenus, pour une raison encore inconnue, des dieux. Immortels, dotés de pouvoirs dépassant l’imagination, leur apparition va bouleverser notre monde, et influer sur le cours de l’histoire telle qu’on la connaît… Prévue pour durer une trentaine d’albums et qualifiée par son propre auteur de « mégalomane », cette série a la particularité d’inviter un nouveau dessinateur sur chacun de ses albums.
Ainsi, le troisième volume, autour duquel était centrée notre rencontre, est-il illustré par le Croate Danijel Zezelj, récemment nominé aux Eisner Awards pour son album « Luna Park ». « Une petite ville en Amérique », puisque c’est le titre de ce troisième épisode, se déroule en pleine Seconde Guerre Mondiale, et narre l’histoire de Soleil Levant, l’un des dieux récemment apparus. Celui-ci, d’origine japonaise, va devoir rencontrer le nazi Goering, afin d’aider l’armée américaine, qui retient son père dans un camp de prisonniers…

Durant plus de deux heures, Jean-Pierre Dionnet nous a donc parlé avec passion de cette histoire qui occupe en permanence son esprit. Multipliant les anecdotes de parcours et les révélations sur sa manière d’écrire, l’homme s’est sans surprise révélé être une mine d’informations pour n’importe quel amateur de BD. Ainsi, il conçoit « Des Dieux et des Hommes » comme une réaction au traitement actuel réservé aux super-héros, devenus trop sombres et cyniques à son goût. Il a déclaré vouloir revenir aux sources du mouvement, à Jack Kirby, et offrir aux adolescents d’aujourd’hui une grande fresque épique.
Au sujet des multiples dessinateurs avec lesquels il travaille ou va travailler sur « Des Dieux et des Hommes », Dionnet n’a pas caché son envie de créer « une bande », comme au temps de Métal Hurlant. Un groupe d’artistes qui s’influencent et se motivent les uns les autres, en offrant chacun leur vision des héros imaginés par le scénariste.
Si nous ne pouvons pas dévoiler ici toutes les informations livrées par ce dernier, nous pouvons au moins confesser qu’à l’issue du rendez-vous, il nous était impossible de ne pas attendre avec impatience la suite de cette histoire…