Critique de
Le trône de rubis 1 : Elric


Avatar Dunkaan


Par
Dunkaan,
sa note :

4.0
/ 5


non

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J’ai eu la chance de lire en avant-première et dans le cadre d’une Masse Critique organisé par Babelio , une nouvelle adaptation en format bd du cycle d’Elric écrit par Michael Moorcock et adapté par un groupe talentueux d’auteurs … Autant dire, rien que faire l’adaptation d’un univers aussi riche est un challenge en soi. Pour la petite histoire, je n’ai pas encore pu lire ce classique de la fantasy mais j’en avais entendu beaucoup parler en mon jeune temps (ouch, mon arthrite), où je fréquentais les clubs de jeu de rôle , dans les folles discussions nocturnes sur les différents univers (genre qui a la plus grosse) voire même dans les premières adaptations pourries (si si on peut le dire) … Maintenant que j’y repense je crois bien avoir lu un truc à l’époque mais c’est si loin… Bref, d’avance pardonnez-moi si je lache des spoilers à mort ci-dessous, c’est vraiment au-delà de tout contrôle mental de ma part (ou presque) et si vous ne me pardonnez pas c’est le même prix ! (non mais, c’est qui qui tient le clavier ici ?)

« Elric » n’ a pas de bol, il est né empereur, albinos ,intelligent et beau de surcroît … Il aurait pu être l’idole des jeunes dans les années 60 (époque à laquelle le romans a été édité) si le film Twilight avait été tourné. Elric est donc une sorte de Edward Cullen en plus balaise avec des cheveux longs mais là je m’égare (de train) mais c’est juste histoire d’égayer un peu car le roman , lui, est très premier degré. Alors faisons un reset, un petit bonhomme sans rire et remettons les compteurs à zéro .

Où en étais-je ? Ah oui ! Bien avant la domination de l’homme, notre monde était peuplé de créatures puissantes et étranges, mi-hommes ,mi-dieux .L’homme n’était que viande et bétail dans ce monde-là. Elric, né albinos et affublé d’une maladie, est le dernier empereur de l’arrogante Melniboné, puissante civilisation guerrière en plein déclin. Il n’est pas juste un empereur comme les autres, il est un puissant sorcier-roi capable d’invoquer de terribles créatures provenant du monde du Chaos . Mais qui a besoin d’un philosophe pour gouverner un royaume ?

C’est exactement ce que pense son cousin Yyrkoon, assoiffé de pouvoir et qui veut redonner la splendeur d’antan à son peuple. Pour ce faire, il mettra tout en oeuvre afin de destituer Elric de son trône de Rubis, et ce à n’importe quel prix.

Elric l’arrogant, l’aristocrate, agnostique, avec sa terrible maladie et la blancheur de sa peau… Autant d’éléments qui le rendent faible aux yeux de certains ; et sa maladie qui le condamne à s’abreuver, tel un junkie, de sang humain ne font que l’enfoncer dans l’abîme de sa malédiction. Mais ce qu’Elric ne sait pas ,c’est qu’il n’est qu’un pion dans les intrigues et les plans écrits par les seigneurs du Chaos; Elric à un destin tout tracé : détruire l’empire de Melniboné et commencer une nouvelle ère.

Voilà un monde des plus originaux, transposé en bd. Pour la petite histoire, il faut savoir que Michael Moorcock a écrit cette saga à l’époque de la publication du fameux Conan (ouais vous savez le guerrier pur taureau reproducteur aux cheveux longs bataillant un peu partout) ; Elric , lui, fait surtout référence au néoromantisme-gothique alliant torture et douleur (un peu SM style Clive Barker pendant sa période Hellraiser et donc, pas pour le tout jeune publique).

Graphiquement grandiose, les auteurs de cette adaptation ont vraiment réussi la prouesse de montrer un monde froid et cruel ,digne des plus grandes sagas épiques. Décors grandioses, baroque, sombre, colorés, le tout dégageant une ambiance mélancolique et de rages retenues ; on sent qu’il y a eu un vrai travail de recherche et une excellente collaboration entre les auteurs.

Au niveau de la narration, des voix off et des dialogues bien dosés afin de bien faire ressentir et remonter la froideur des mots tout en mélangeant des réflexions sur l’intrigue, lutte de pouvoir, manipulation des dieux, amour, le bien et le mal, la Loi ou le Chaos, le choix de notre destinée … bref on brasse tout un tas de sujets …

Et bien entendu, la clé de voute de ce récit; un personnage Shakespearien, sombre et paradoxal, mélange d’héros et d’anti-héros, dont le principal ennemi semble être lui-même.

On sent qu’on a mis le paquet dans ce premier opus introduisant les personnages et l’intrigue , dont les numéros suivants sont déjà planifiés (si si) .

Néanmoins, un petit bémol (comme d’habitude on va dire, on cherche toujours le petit truc qui manque pour que ce soit LE chef d’œuvre intergénérationnel ) …ce premier livre a des difficultés pour approfondir la psychologie des personnages mais je ne doute pas que les volumes suivants vont approfondir et étoffer Elric.

Pour conclure ? Une lecture pour un public adolescent et plus, clairement pleine de gageures avec des prémices intéressante et surtout une adaptation de qualité qui m’a clairement donné envie de me plonger dans la lecture des romans (ah on me souffle à l’oreille que ma femme me conseille VIVEMENT de terminer d’abord la pile de romansssss/bdsssssssss qui trône sur le chevet ; ce que femme dit … )!

Je vous laisse, j’ai des tonnes de bouquins à terminer … (aïe pas sur la tête)

(NDMF:Et par la même occasion,ta femme te conseille de faire une brocante pour faire un peu de place et vider quelques caisses…)

http://lacasebd.overblog.com/elric

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