Critique de Red Ketchup
http://lacasebd.overblog.com/2014/01/rk6.html
Rhaaa l’odeur d’un bon steak frites ketchup avec sa dose minimale de cholestérol remplit de joie mon système cardiovasculaire et, annonce la couleur avec une exclusivité à vous dévoiler, c’est-à-dire la sortie de Red Ketchup tome 6 édité chez La Pastèque (qui, je le précise, n’est pas un grossiste de fruits et légumes mais bien un éditeur québécois). Menu du jour ? Salade de fruits avec ou sans gland !
USA, quelque part dans le quartier général du Federal Bureau of Investigation.
Red Ketchup est l’agent le plus survolté qui soit, faut dire qu’en plus d’agent, il est toxico, albinos, complètement barré et surtout increvable au grand dam de sa propre hiérarchie qui a déjà essayé par tous les moyens de s’en débarrasser. Au point même de l’envoyer sur les traces d’une mystérieuse et surtout fictive organisation secrète qui complote pour la disparition de la dinde. Pourquoi la dinde me direz-vous ? Même si la mère Michelle a encore perdu son chat, et si tant est que cela ait bien pu régler un sérieux problème d’obésité aux USA, c’est plutôt ici de la bestiole genre poule-faisane-géante utilisée lors de Thanksgiving dont on parle ! Car oui, LA Dinde est LE symbole traditionnel de l’oncle Sam. Plus de symbole, plus d’oncle Sam, plus d’USA.
Sans hésiter, Red qui ne demande pas mieux que de retourner sur le terrain, va s’embrigader dans cette enquête corps et âme, en passant de ces culs-terreux de redneck jusqu’aux bridés du soleil levant où dernièrement d’effrayantes mutations génétiques sont apparues. Nul doute que notre expert es-castagne à l’esprit plus que borné saura rivaliser d’originalité au pays du tatami surtout que de vieilles connaissances l’y attendent.
BD québécoise culte aux pays des caribous (Canada), cet anti-héros, cousin intello de Stallone, qui carbure allégrement aux pilules et aux substances plus qu’illicites est d’une simplicité basique à souhait : son seul objectif est sa mission et ce, par n’importe quel moyen. L’histoire, avec ses airs de naphtaline à la James Bond époque Sean Connery, mélange situation absurde, poupée gonflable, grosses prunes, personnages hétéroclites et stéréotypes en tout genre.
Graphiquement c’est tendance « ligne claire » (comprendre un style visuel très Tintin sous acide) avec beaucoup de bulles à lire et une mise en avant des dialogues. Je vous arrête tout de suite, ce ne sont pas des dialogues trop compliqués, longuets avec un vrai ésotérisme verbal à la Jacobs et sa Marque Jaune ! Que nenni, c’est du dialogue très bourrin, simple à comprendre même pour moi (a-ga-ga) et en grosses lettres.
Le scénario est bien maitrisé et amusant, avec une construction originale et sans pause alliant simplicité exagérée (hop ! vous avez vu ? un oxymore bien placé) et humour bête et méchant. Difficile d’approfondir la psychorigidité des personnages mais là n’est pas le but. Ici l’histoire est noire, le sang est chaud et l’on rit jaune.
Par ailleurs, pour les purs et durs, un intégral existe regroupant les trois premiers volumes (si si) mais ceux-ci sont plus violents et plus crus que ce 6e épisode qui, ma foi, est assez mou sans pour autant être mauvais. Pas un vrai travail d’orfèvre ni intemporel mais un bon moment de lecture lors de vos transports en commun. Compacté sous 40 pages (et je ne reviendrai pas sur tout le mal que je pense de l’imposition de ce format trop limité à mon gout), cette fois-ci la taille est adéquate pour cette histoire.
Bref, Red Ketchup est avant tout une sympathique bande dessinée sans prise de tête qui mélange polar, satire et action. Je ne sais pas si les auteurs, Pierre Fournier et Réal Godbout, se sont inspirés de leur vie personnelle sinon il va falloir consulter rapidement.
Alors au final, vous prenez l’aile ou la cuisse ? Perso je n’en sais trop rien mais ce qui est sûr, c’est que Mulder et Scully n’ont qu’à bien se tenir.