Critique de Les amis de Pancho Villa
Retour sur révolution mexicaine, dans les pas de Pancho Villa et de ses amis. Cette épopée nous est rapportée par Rudy Fierro dit El Carnicero (Le Boucher), un proche du général et unique survivant pouvant encore raconter.
Léonard Chemineau s'empare du roman James Carlos Blake et nous le restitue en bande dessinée. Un exercice plutôt périlleux pour un premier album. Mais il faut avouer qu'il s'en sort plutôt bien. Très agréable, son dessin rend parfaitement l'idée que l'on se fait du théâtre de la révolution mexicaine sans oublier une petite ambiance western pas déplaisante. Une mise en couleur chaleureuse et franche composée d'une large palette de tons relève le tout avec beaucoup de talent.
L'adaptation peine parfois à se détacher de la structure du roman et à certains moments cela peut nuire à sa compréhension. Bien qu'on ne le reste jamais longtemps, il peut arriver de se retrouver perdu en passant d'une page à l'autre. La fluidité aurait gagné à quelques petits ajustements de narration.
Mais au-delà de ça, ce vent de révolte populaire agrémenté d'un petit souffle « burlesque » (qui vient forcer le trait héroïque de personnages), est un vrai plaisir. On retrouve des ambiances proches de romans comme Le vieux gringo de Carlos Fuentes ou bien encore dans L'escadron guillotine de Guillermo Arriaga.
Un récit haut en couleur à la hauteur de ses héros, certainement plus proche de la légende que de l'histoire et qui tient désormais du folklore mexicain. Les amoureux de la culture mexicaine se régaleront et les autres devraient apprécier ce premier essai très prometteur.