Critique de Sisco 2 : Faites-la taire
Quand j'ai lu le Tome 1 ... j'avais quand même un peu peur.
Couverture aguichante, le mec il est cool, il bute des types à l’Élysée et il s'en grille une, tranquille.
C'était donc avec pas mal d'appréhensions et de doutes que j'avais attaqué ce thriller politique.
Comme quoi les a priori, c'est pas définitif.
En effet Sisco est une série plutôt réussie, tout d'abord parce que le dessin de Thomas Legrain met en confiance. Son trait réaliste et le grand soin apporté aux décors nous font assez rapidement basculer dans son univers.
Mais c'est surtout le personnage de Sisco lui même qui m'a plu. Là ou je m'attendais à un super agent, le parfait soldat, le James Bond like, on trouve en fait une ordure, un sale type, ni morale ni doute, un vrai méchant, on en vient même à le détester, c'est vrai c'est quand même un sale con !
C'est ce parti pris qui m'a de suite plu dans Sisco.
"Faites la taire !" reprend donc le lendemain de la journée "de merde" que vient de vivre Sisco.
En effet, un peu comme dans 24H chrono, l'action est particulièrement speed (un jour - un épisode), peu de temps pour souffler, le rythme est bien dosé et on s'ennuie rarement.
Le parallèle avec 24H Chrono ne s’arrête pas là.
Un des trucs qui m'a un peu gonflé au début c'est le coté "pfff stop, on est en France, c'est un peu TROP" ... et puis en y réfléchissant, je me suis dit que j'avais bien aimé plein de films ou de série US sur le même thème. Alors pourquoi pas ? On est plus près de "Mafiosa" ou surtout de "Sécurité intérieure" que de "Section de recherche"
Benec utilise les mêmes ficelles, parfois un peu grosses mais toujours crédibles et assez bien documentées.
Alors oui, on y croit et on plonge facilement.
D'autant plus que Benec ne s'attache pas, et en dehors de Sisco il vaut mieux ne pas s'attacher non plus. Les cadavres pleuvent, sans concessions.
Ce tome 2 se lit donc avec beaucoup de plaisir, le dessin de Thomas Legrain est toujours aussi plaisant (voire en progression) le tout servi par une mise en couleur très réussit (Peng Wang et studio 9).
Le concept du Diptyque convient bien à ce type de série et je me demande déjà ce que vont lui réserver les auteurs pour les prochains épisodes.