Cet été 2011 est propice aux discussions autour de nos héros de BD. J'ai déjà pu vous faire part de quelques réflexions autour de la relation philosophique qu'ont certains super-héros de comics. Et bien aujourd'hui c'est au tour des héros de bandes dessinées de s'allonger sur le divan du psychanalyste pour qu'ils nous révèlent un peu ce qui se cache dans leur inconscient, de quoi faire saliver un Sigmund Freud, un Carl Gustav Jung et autres imminents psychanalystes.

Pourquoi, soudainement, ce sujet pointe son petit bout de nez ? Et bien depuis un petit moment, un livre fait polémique autour de l'œuvre de Peyo : Les Schtroumpfs. En effet, un sociologue, Antoine Bueno (oui, comme les Kinder), a publié un livre analysant la société de ces petits êtres bleus et il en conclue que cette dernière serait "un archétype d'utopie totalitaire empreint de stalinisme et de nazisme". Ce sociologue traite donc d'un société émanent de l'inconscient de l'auteur. Il précise bien ici qu'il ne dénonce pas l'auteur mais seulement le reflet sociologique de l'œuvre. On voit donc dans chaque œuvre et au travers de personnages, des images de l'inconscient des auteurs. Aujourd'hui, nous retrouvons des psychanalystes amateurs de BD, se pencher sur des études d'œuvres ayant pignon sur rue, un peu à la manière que Freud avait de psychanalyser Léonardo Da Vinci au travers de ces œuvres.



Je me suis donc intéressé au phénomène et au gré de mes recherches sur la toile, je suis tombé sur un site très intéressant traitant de manière psychanalytique nos héros de BD : Nos héros contemporains et psychanalyse. Je vous conseille d'y faire un petit tour, on y trouve toutes sortes d'analyses faites par un étudiant qui aujourd'hui est psychologue clinicien. Dans ces divers articles on y découvre des analyses de nos plus grands héros comme Astérix et Obélix présentés en résistants, transposition de la seconde guerre mondiale en France. Maintenant, en lisant ces articles, il faut apporter quelques nuances. On peut contester bien des sujets abordés qui ne sont pas toujours justes. Je prendrais ce même exemple avec Astérix. Le blogueur tente de prouver que les romains de la BD ont une certaine ressemblance avec les Nazis de par leurs uniformes et leurs signes de salut. Il faut juste voir ici une réalité historique dans le sens où Hitler s'est énormément inspiré de l'Empire Romain et le salut vient de là. Bref, malgré certains petits contre sens, il est intéressant de lire ce blog mais toujours avec un esprit critique et ne pas prendre tout pour paroles d'évangile.

De tels sujets rappellent également la polémique qu'il y a pu avoir autour de l'oeuvre de Hergé : Tintin au Congo, considéré comme raciste et/ou colonialiste et donc par extension Hergé également considéré ainsi. Il se pose donc toujours cette question : peut-on donner de telles intentions aux auteurs qui tentent de dépeindre l'image de la société actuelle ? En effet, pour prendre l'exemple de cet album de Tintin, aurait-il été honnête de la part de l'auteur de dépeindre une peuple belge ouvert aux congolais et non raciste alors que la réalité est tout autre ? Hergé n'aurait il pas connu la même polémique dans ce cas mais de manière inverse, à savoir dépeindre un fausse réalité et renforcer le dénie des peuples ? Toutes ces questions ont lieux d'être mais les réponses ne sont pas forcément si évidentes à trouver.





Pour conclure, on observe aujourd'hui une recrudescence d'analyses de BD et de personnages. Entre un Picsou à la libido frustrée qui se jette dans la quête de richesse, un Lucky Luke tireur frustré, des Black et Mortimer symbole de l'érotisme gay ou encore un Gaston Lagaffe anarchiste prônant les actes de terrorismes, vous aurez de tout ! Comme j'ai pu vous avertir auparavant, il faut savoir faire preuve de recul et ne pas tomber dans de la psychologie de comptoir, mais il faut bien avouer que c'est intriguant !