Les auteurs

Fiche technique

  • Parution : 4 Juin 2003
  • Catégorie : Bandes dessinées
  • ISBN : 2731614722
  • EAN : 9782731614725
  • Tome : 2

Le Sommeil du monstre 2 : 32 décembre

Par Enki BILAL (Scénariste)

Paru le 4 Juin 2003 chez Les Humanoïdes Associés EAN : 9782731614725

Dans la série Le Sommeil du monstre

Attention, événement ! Cinq ans après Le Sommeil du monstre, paru en 1998, Enki Bilal est de retour. Nom de l’album : 32 décembre. Évidemment, c’est une œuvre ambitieuse et complexe, traversée de fulgurances, de réminiscences personnelles et de considérations politico-historiques. Du pur Bilal, en somme. On ne résumera pas cet album – l’objet est trop compliqué à raconter. Voire, par moments, plutôt compliqué à lire et à décrypter... Mais c’est aussi cela qui fait tout le charme de l’auteur : cette volonté de brasser les thématiques et les angoisses de son époque, quitte à plonger son lecteur dans des abîmes de complexité. Précisons simplement (même si avec Bilal, le mot "simplement" peut paraître incongru) que l’on retrouve ici les trois personnages rencontrés dans Le Sommeil du monstre : Nike, Amir et Leyla. Ces "trois orphelins de Sarajevo aux quatre coins du monde", comme l’indique la quatrième de couverture, nous racontent l’histoire de 32 décembre. Bilal fait intervenir ses trois personnages à tour de rôle : la simple mention de leur nom, en marge de la page, permet d’identifier le narrateur. Avec Bilal, c’est toute la gamme des interrogations d’aujourd’hui qui se concentrent en un seul récit – le clonage, la manipulation mentale, le pouvoir, la religion… et la guerre, bien sûr –, n’oublions pas que c’est le conflit en ex-Yougoslavie qui lui donna l’idée d’écrire Le Sommeil du monstre. Une guerre toujours présente en toile de fond dans 32 décembre, à travers notamment le personnage de Nike et son passé qui, décidément, n’en finit pas de se rappeler à lui. Bilal nous parle d’art, aussi. L’art et sa capacité – ou sa prétention ?   à s’approprier le monde et à le recréer. Dans 32 décembre, les invitations à un vernissage prennent la forme de micro-bombes qui viennent s’écraser aux pieds des invités, déclenchant ainsi un mini-nuage atomique, mais pas de panique : "c’est du nucléaire light", précise l’un des acteurs du livre. Avant d’ajouter : "moi, l’idée du néonucléaire soft au service de l’art, je trouve ça gonflé. Cette invitation est en soi un pur acte de création". Où commence l’art, après tout ? Où s’arrête-t-il ? En exergue de l’album, Bilal cite un dialogue entre un Allemand et Picasso. Ils se trouvent tous les deux devant le tableau représentant Guernica. "C’est vous qui avez fait ça ?", demande l’Allemand. Et Picasso de répondre : "non, c’est vous". Une manière de dire, peut-être, que cet album de Bilal ne fait que refléter les soubresauts de son époque – et aussi d’anticiper ceux à venir. Lui ne serait rien d’autre que le scribe scrupuleux et visionnaire de son temps… En tout cas, les amateurs de son trait retrouveront avec plaisir ses ambiances habituelles. Avec ces traînées de peinture qui caressent chacune des cases et installent ce climat brumeux et fantomatique, si caractéristique de l’esthétique "Bilalienne". Ils noteront aussi un changement dans la palette de couleurs qu’il utilise : à côté des traditionnels tons bleus, gris et rouges, ils verront du vert. Un vert plutôt tendre, d’ailleurs. Plein de fraîcheur, en un contraste réjouissant avec le monde plutôt cauchemardesque décrit dans l’album. Signe d’optimisme de la part de l’auteur ? Peut-être. Peut-être, après tout, que tout espoir n’est pas perdu. Pour le savoir, il faudra attendre le troisième album de la trilogie… --Gilbert Jacques

14 notes / 0 critique Note de la communauté : 3.8 / 5

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