Marcel GOTLIB

Premier album chez Dargaud, en 1967

A travaillé avec ALEXIS, René GOSCINNY, FREMION, Nikita MANDRYKA, MAëSTER, Jacques LOB, Jean SOLE, AL COUTELIS, Alexis NESME, Lefred THOURON et Annie PASTOR

Scénariste, Dessinateur

Gotlib naît le 14 juillet 1934 à Paris. Tout môme, il exerce ses talents en tartinant les murs de l’appartement familial de graffitis que son père, peintre en bâtiment de son état, lessive régulièrement : “Chaque dimanche, mes gravures rupestres disparaissaient comme par magie. Je disposais toujours de surfaces bien propres pour recommencer à tout dégueulasser.”Après une scolarité sans histoire, il se divise en trois : comptable à l’Office commercial pharmaceutique le jour, il suit les cours du soir des Arts appliqués, et s’adonne le dimanche au théâtre amateur. Cette dernière activité donne un résultat inattendu : répétant chez un copain dont le père dessine pour Le Pèlerin, il est galvanisé par cet exemple, porte son dossier à Mickey et gagne une place de lettreur dans les studios d’Edi-Monde.Après 28 mois de service militaire en Allemagne, il décroche quelques travaux — albums de coloriage et contes pour enfants — qu’il exécute avec une certaine Claudie. En 1962, il dépose un dossier chez Vaillant, épouse Claudie et part en vacances. A son retour, on le cherche partout : il est sommé de livrer une page par semaine à Vaillant. D’où la naissance de Nanar et Jujube, série dans laquelle va prospérer Gai-Luron, cousin putatif de Buster Keaton et Droopy. Mais ce qui l’obsède, c’est Pilote. Il en rêve la nuit sans oser y aller. “C’était le phare de tout le monde, mais pour un débutant comme moi, ça n’était même pas pensable.” De temps en temps, il appelle la rédaction et raccroche. Enfin, dégoulinant de trac, il s’y présente un jour de 1965 avec un échantillon de son travail — six pages racontant les afffres d’un auteur de BD comique — qu’il croit impubliable : la BD de l’époque est vouée aux héros (Tintin, Tarzan), et pas du tout aux problèmes de l’auteur. Mais Pilote le publie, et trois mois après, Goscinny lui propose de travailler avec lui sur Les Dingodossiers. Ce qui fait de Gotlib un homme honoré et heureux, mais vachement crispé : Goscinny ayant l’habitude de travailler avec des dessinateurs de la trempe d’Uderzo et Morris, il se sent un peu faiblard. D’ailleurs, au début, il l’est. Il apprend sur le tas, en dessinant des embouteillages, des phares bretons et toutes sortes de machins purement décoratifs — que Goscinny adore lui faire dessiner.En avance sur leur temps, les Dingodossiers sont fraîchement accueillis, et Gotlib se fait engueuler par ses copains : il faut qu’il se trouve un héros, ce style de BD ne mène nulle part. En fait, elle mène tout droit à la Rubrique-à-brac, que Gotlib attaque en 1968, quand Goscinny, dépassé par le boum Astérix et le boulot qui en découle, lui demande de continuer en solo. En 1970, il scénarise Les Clopinettes dessinées par Mandryka, et Cinémastock, un pur joyau de rigolade qui doit autant à son talent burlesque qu’au fabuleux dessin d’Alexis. En 1971, il balance dans Rock and Folk une parodie du scoutisme plutôt décapante, Hamster jovial. En 1972, il crée avec Lob Superdupont, qui sera monté dix ans plus tard par Savary. C’est aussi en 1972 qu’il lance L’Écho des savanes avec Bretécher et Mandryka. En totale liberté, il pousse le bouchon encore plus loin et se met à rigoler avec les choses graves comme Dieu, le sexe et la scatologie. Rhââh lovely ! Il fait ça pour amuser sa crémière et les copains, mais l’explosion de l’Écho, qui ne dure pour le trio que le temps de huit numéros, éclabousse largement le monde de la BD. En 1972, il joue un gardien de prison dans L’An 01 de Gébé. On l’aperçoit en 1986 dans Je hais les acteurs de Gérard Krawczyk, et il est (évidemment) le héros de And my name is Marcel Gotlib, court-métrage de Patrice Leconte commandé par la télé et jamais diffusé.En 1975, il coscénarise Les Vécés étaient fermés de l’intérieur (film de Patrice Leconte including Coluche) et fonde, avec son copain Jacques Diament, le mensuel Fluide Glacial, qui va résister à tous les naufrages de la presse du genre. C’est dans ces pages qu’il crée en 1981 Pervère Pépère — l’un de ses derniers exploits graphiques, puisqu’il abandonne peu à peu le dessin au cours des années 80. En 1991, il est intronisé Grand Prix d’Angoulême, et, selon la coutume, une exposition lui est consacrée l’année suivante, EuroGotlibLand.Après avoir rédigé une foule d’éditos hilarants pour Fluide Glacial, il publie en 1993 chez Flammarion J’existe, je me suis rencontré, roman autobiographique bourré d’humour et d’émotion, où il raconte sa vie d’enfant juif pendant l’Occupation.

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