C’est au retour d’Angoulême, souvent le dimanche soir, qu’on sait si on a eu droit à un bon Angoulême. Le festival c’est un peu les gens qui le font, les rencontres, les discussions, les expositions. De notre côté nous n’avons pas eu à nous plaindre, le festival fut riche de ces rencontres humaines, de ces rires et ces folies qui nous font du bien. On regrettera malgré tout la routine qui a un peu trop ponctuée cette quarantième bougie finalement sans grande surprise.

Mais ne boudons pas notre bonheur car nous avons quand même eu la chance de pouvoir rencontrer Charlie Adlard, sélectionné et invité pour le grand prix. Le dessinateur anglais de Walking Dead n’a pas faillit à sa réputation. Disponible, souriant, et avenant il nous a parlé de son travail sur la série à succès. Après 10 ans à dépeindre des zombies, il continue à livrer plusieurs planches par semaine. Le duo qu’il forme avec l’américain Kirkman (la plume de la série) est finalement assez original. Chacun travaillant de chaque côté de l’atlantique, ils doivent se faire complètement confiance pour tenir le rythme de l’édition américaine. Chacun sa partie et ne jamais déborder sur le domaine de l’autre, sont les leitmotiv de leur succès qui ne semble pas s’essouffler malgré le temps. Une performance à méditer et qui fait envie.

Nous avons aussi assisté à la conférence donnée par Leiji Matsumoto. Le papa d’Albator, 74 ans, avait fait le déplacement jusqu’à Angoulême après un an de travail du comité en cheville avec l’ambassade du Japon. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé acclamant le maître d’une très longue standing ovation de plusieurs minutes à son arrivée sur la scène de l’auditorium.
Celui-ci nous a raconté ses influences, les souvenirs de son enfance sur fond de guerre mondiale. Il nous a parlé de ses voyages et de l’importance de découvrir de nouvelles cultures qui ont nourris l’univers du pirate de l’espace. Concernant son avenir il ne compte pas mettre encore fin à sa série culte. Aujourd’hui accaparé par le film en image de synthèse des aventures de Albator, il avait d’ailleurs ramené dans ses valises un trailer ralongé de plusieurs minutes que nous avons pu découvrir pour la première fois en France sur écran de cinéma.

Nous avons enfin eu la chance de pouvoir assister au dernier concert en dessin archi complet et très prisé des festivaliers… Zep a donné le ton, « Titeuf a 20 ans » thème qui a inspiré Boulet, Marion Montaigne, Berberian et bien d’autres qui se sont relayés sur scène devant un public conquis découvrant leurs performances sur écran géant pendant qu’un orchestre jouait. Un très beau moment conclut par les larmes du directeur artistique très émus d’avoir orchestré ce dernier concert avant de passer la main après 8 ans de travail acharné pour le festival et notre plus grand bonheur.

La remise du grand prix aura été un peu la douche froide qui nous aura tous descendu un peu trop vite de notre petit nuage. Dommage, la conclusion n’aura pas été à la hauteur du reste. Charge maintenant au comité et au nouveau président Willem, de nous faire oublier ce mauvais épisode concluant 40 ans de festival.