Critique de Block 109

En ce moment, y a deux trucs qui marchent très fort: l’uchronie et les zombies. Tu sors une BD sur un de ces sujets et tu es sûr de cartonner. Pour Block 109, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat ont mis le paquet: une uchronie dans laquelle on trouve des zombies. Le tiercé gagnant. Le double chtatout. Fromage et dessert. Enfin, t’as bien saisi l’idée. Mais on aurait tort de réduire Block 109 à une simple opération commerciale: c’est de la bonne BD ça madame!

D’abord, t’en as pour ton argent: Block 109 c’est un pavé de 200 pages. Ah ouais quand même, ils se sont pas moqués des lecteurs. En plus, ce sont 200 pages magnifiques, avec une architecture qui colle parfaitement à la démesure germanique des années 1930-1940, des personnages patibulaires (mais presque) et des véhicules soignés qui font peur. Le tout dans des tons sépias bien old school qui renforcent l’aspect historique et ajoutent un je ne sais quoi de réaliste (le côté vieille photo sans doute) à cette histoire qui ne l’est pas, puisque c’est une uchronie. On l’a déjà dit, ça. ‘Faut suivre, quoi!

Enfin, il y a l’histoire. Les nazis sont les gentils, enfin pas tous, mais en tout cas les Russes sont les méchants. Les auteurs ont choisi un terrain glissant en décidant de créer un monde dans lequel le 3e Reich a réussi son plan, gagné la guerre et poursuivi ses objectifs malgré l’assassinat du Führer. Choquant? Ben ouais, un peu quand même. Mais bon, pourquoi pas? Surtout qu’on comprend assez vite que ce parti pris scénaristique ne provient pas d’une quelconque nostalgie ou fan-attitude de Brugeas et Toulhoat. Alors on respire.

(Critique originellement publiée sur http://parlonsbd.wordpress.com/)